La deuxième guerre mondiale et Commonwealth Plywood.
Quelle est la connexion?
Le 30 janvier 1943, alors que le commandant en chef de la Luftwaffe Herman Göring s’apprêtait à prononcer un discours, à la radio, pour souligner le dixième anniversaire de la prise du pouvoir par Adolf Hitler, il fut interrompu par une série d’explosions qui forcèrent le report de la transmission radiophonique. Les explosions avaient été causées par les bombes lâchées par trois bombardiers légers, super rapides, nommés « Mosquito » C’était la première fois, de la Seconde Guerre mondiale, que l’aviation britannique réussissait un raid aérien de jour, au-dessus de la capitale nazie, Berlin. Cette expérience choqua profondément Göring qui prétendait que jamais un avion britannique ne réussirait à atteindre Berlin de jour. Lord Haw Haw, un propagandiste nazi, tenta de désavouer cette attaque alliée en prétendant que : « Grâce aux attaques répétées des sous-marins allemands, les Britanniques doivent maintenant avoir recours à des matériaux de bois pour construire leurs avions ».
C’est grâce à la persévérance de Geoffrey de Havilland, un pionnier de l’aviation moderne, et des encouragements et du support du Maréchal de l’air, Sir Wilfrid Freeman, que le projet « Mosquito » put se réaliser. Ce projet fut d’abord refusé par l’amirauté parce que celle-ci doutait qu’un bombardier construit en bois puisse être aussi rapide qu’un chasseur, tout en ayant une autonomie suffisante pour faire l’aller-retour Berlin-Londres.
Freeman et de Havilland réussirent à convaincre le ministère de la Défense que leur prototype ne serait pas construit avec des matériaux stratégiques. De Havilland était à ce point confiant qu’il en confia le pilotage à son propre fils. Le jeune Geoffrey de Havilland procéda donc au premier vol d’essai le 20 avril 1941 en présence du général de l’air américain, Hap Arnold. Le « Mosquito » atteint alors la vitesse de 408 M.P.H., soit une vitesse de 38 M.P.H. supérieure à celle au chasseur « Spitfire », la référence de l’époque. Peu après ce premier essai, le « Mosquito » faillit être envoyé aux rebus, alors que l’avion perdit une pièce de son fuselage, lors d’un essai subséquent. À la surprise de tous les experts présents, l’équipe de Havilland remplaça la pièce défectueuse par une autre en épinette et rafistola le fuselage avec du contreplaqué de merisier.
Le prototype réussit alors à passer tous les tests avec succès. L’Angleterre construisit durant la Deuxième Guerre mondiale, plus de 8,000 « Mosquitos », fabriqués à partir de bois de balsa, de bouleau jaune du Canada et d’épinette Sitka. Lorsque ces essences vinrent à manquer, on les remplaça par du sapin Douglas et du frêne anglais.
Le « Mosquito » n’avait qu’un seul défaut, il était vulnérable aux balles incendiaires; par contre, il avait une très grande endurance vis-à-vis les armes plus conventionnelles. Il était aussi facile à piloter qu’à réparer. Les pilotes l’appelaient affectueusement le ‘’Mossie’’. Le capitaine d’escadrille, Basil Embrey, qui allait plus tard devenir chef d’état-major, fait Lord, tout en étant un des aviateurs les plus décorés de la Deuxième Guerre, avait l’habitude de dire du ‘’Mosquito’’ qu’il était le meilleur avion, toutes catégories confondues, jamais construit par l’Angleterre.
En 1941, le « Mosquito » était l’avion militaire opérationnel le plus rapide. Après avoir essayé le « Mosquito », le colonel Elliot Roosevelt de l’aviation américaine, propose d’échanger un escadron de « Mosquitos » contre un escadron de chasseurs P38 Lockheed Lightning. Les Russes aussi voulaient une licence pour les assembler. De plus, le gouvernement américain était prêt à les échanger contre des Lightnings ou encore des Mustangs P41. Le Maréchal Freeman refusa ces offres à cause de la demande croissante de la R.A.F. et parce qu’il considérait que les Américains n’avaient rien de meilleur à offrir.
Le « Mosquito » est reconnu par tous les experts comme étant le plus versatile des avions de combat de la Deuxième Guerre mondiale et même de tout temps. Même si l’avion avait été conçu comme un bombardier léger, il fut aussi utilisé à titre de chasseur diurne et nocturne, comme avion de reconnaissance photographique et enfin comme avion éclaireur. Les avions éclaireurs étaient utilisés pour ouvrir la voie aux bombardiers lourds Anglais et Américains. Ils volaient à basse altitude et tiraient des fusées éclairantes permettant ainsi aux bombardiers, plus vulnérables, d’identifier rapidement leurs cibles.
Le général Bernard Montgomery réquisitionna, à plusieurs reprises, lors des campagnes d’Afrique et d’Europe, des escadrons de « Mosquitos », afin d’appuyer la huitième armée britannique. Il avait tout simplement confiance en l’appareil.